1-  Une manipulation active

Le schĂ©ma ci-dessus proposĂ© par Marie-Line Gardes (enseignant-chercheur MCF) et Thierry Dias (docteur en didactique des mathĂ©matiques et sciences de l’éducation) met en avant l’importance de favoriser la manipulation active : l’élĂšve doit pouvoir anticiper, formuler des hypothĂšses, les contrĂŽler, les valider pour que le retour Ă  l’utilisation du matĂ©riel soit efficient.

On agit avec une intention, grĂące Ă  une organisation spĂ©cifique en appui sur un raisonnement. « Une vĂ©ritable expĂ©rimentation suppose raisonnement et anticipation, Ă©mission d’hypothĂšses, Ă©laboration de stratĂ©gies, ce qui est bien diffĂ©rent d’une manipulation activitĂ© Â».    ( Roland Charnay – cafĂ© pĂ©dagogique  fĂ©v. 2018) http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/02/15022018Article636542746811501072.aspx

2-  EmpĂȘcher la manipulation

Pierre Eysseric (formateur en mathĂ©matiques Ă  l’ESPE d’Aix-Marseille) s’interroge sur l’intĂ©rĂȘt de la manipulation en mathĂ©matiques notamment dĂšs le cycle 1. Les mathĂ©matiques par essence sont abstraites et pour accĂ©der Ă  cette abstraction, il va falloir poser des contraintes et empĂȘcher Ă  un moment donnĂ© la manipulation d’objets concrets. Autrement dit, il s’agit de bloquer l’accĂšs au matĂ©riel pour permettre Ă  l’élĂšve de passer Ă  la reprĂ©sentation. Ce n’est pas parce que l’on donne du matĂ©riel Ă  un Ă©lĂšve qu’il va forcĂ©ment mieux se reprĂ©senter la situation : les Ă©lĂšves peuvent ĂȘtre actifs au niveau de la manipulation, ils utilisent, ils touchent, ils manient des objets, ils font mais y a t-il pour autant apprentissage ?

On veut que l’élĂšve soit actif au niveau intellectuel et non juste actif sur la manipulation d’objets. Le matĂ©riel doit donc changer de statut « de matĂ©riel pour constater/observer, il devient matĂ©riel pour anticiper/valider ».

Pour qu’elle soit un levier dans l’apprentissage, la manipulation devra toujours ĂȘtre contrainte et, Ă  un moment donnĂ©, empĂȘchĂ©e ; sans cela elle s’érigera en obstacle aux apprentissages, enfermant l’élĂšve dans l’action alors que l’objectif est de le conduire Ă  penser cette action (mallette copirelem le nombre Ă  l’école maternelle).

Par consĂ©quent : « Oui il faut que les enfants manipulent Ă  condition de les empĂȘcher de manipuler ! Â»

Pour aller plus loin : https://www.cahiers-pedagogiques.com/La-manipulation-en-maths-oui-ou-non-Vous-en-pensez-quoi

3-  La place de la verbalisation

Pour qu’il y ait situation d’apprentissage, il faut qu’il ait un dĂ©fi intellectuel, la rĂ©solution d’un problĂšme oĂč l’enfant va ĂȘtre en recherche, oĂč il va alors essayer, tester, il va se questionner, Ă©mettre des hypothĂšses, trouver des solutions et les vĂ©rifier. Mais cet apprentissage est facilitĂ© si l’élĂšve met en mots, dĂ©crit ce qu’il fait, explique comment il le fait. Et lorsqu’il va confronter ses rĂ©sultats avec ceux des autres lors d’une mise en commun, il va argumenter (prouver un raisonnement, convaincre). La place de la verbalisation est donc trĂšs importante Ă  chaque Ă©tape du processus d’apprentissage.

En résumé :

Le jeu du glouton permet de faire vivre ce triptyque MANIPULER – VERBALISER – ABSTRAIRE